Père de pilote et ex F1, Luca Badoer aimerait que les jeunes partent plus tard à l’automobile

Le Karting pour Luca Badoer, c’est beaucoup de souvenirs mémorables, comme il l’a récemment expliqué à la FIA Karting. D’abord en tant que pilote à la fin des années 80, avec de nombreuses performances en Italie et au niveau international, puis avec son fils Brando ces dernières années. En 2022, l’avenir passera par la monoplace pour le jeune italien, qui a fêté ses 15 ans en septembre dernier. Son père le reconnaît, “c’est trop jeune, mais moi-aussi j’ai fini par m’adapter au système en place.”

Brando Badoer a couru en OK en 2021 et courra en monoplace cette saison

Brando Badoer a couru en OK en 2021 et courra en monoplace cette saison (photo © ACO)

“Il faudrait repousser d’un an, au minimum, l’âge d’accès à la monoplace. Actuellement, la majorité des pilotes passe en F4 à 15 ans, si bien qu’ils commencent à effectuer des tests dès 14 ans, alors que ce ne sont encore que de jeunes enfants. Ils rêvent d’une carrière en automobile à haut niveau, mais ils manquent de maturité. En définitive, ce n’est pas la meilleure solution. Personnellement, j’ai dû attendre mes 18 ans pour passer en auto. Physiquement et mentalement, les jeunes pilotes auraient besoin d’attendre et de poursuivre un peu plus leur parcours en kart.”

D’autant que Luca Badoer reste plus que jamais persuadé que le Karting est une discipline très formatrice. “Lorsque je suis revenu sur les circuits de kart avec Brando, j’ai retrouvé les bases du système que je connaissais. Toutefois, tout est devenu beaucoup plus professionnel. Lorsque j’ai débuté, je n’étais pas confronté aussi rapidement à des pilotes issus de nombreuses nationalités, dans des organisations de haut niveau. Les pilotes qui pouvaient prétendre à la victoire n’étaient pas si nombreux. Aujourd’hui, il existe une quantité importante d’excellents pilotes, dès la catégorie Mini. Très tôt, les jeunes commencent à travailler comme des pilotes professionnels au sein de teams extrêmement bien structurés. Le Karting est vraiment une excellente école.”

Brando Badoer au Mans en 2019, entouré de Lorenzo Patrese (à g.) et de Sebastian Montoya

Brando Badoer au Mans en 2019, entouré de Lorenzo Patrese (à g.) et de Sebastian Montoya (photo ©ACO)

“Toutefois, il faut reconnaître que les jeunes passent beaucoup de temps sur les circuits. En FIA Karting, les tests commencent le jeudi, ce qui est une bonne chose. Mais ce n’est toujours pas le cas dans d’autres épreuves. Et si on ajoute les essais privés organisés par les teams, le Karting international demande une trop grande disponibilité, ce qui implique des moyens financiers importants. Les jeunes manquent beaucoup trop de jours d’école. Que se passera-t-il pour eux s’ils ne font pas carrière dans le sport automobile et si leur niveau scolaire est insuffisant? Actuellement, Brando doit travailler dur pour récupérer ses absences. C’est un problème pour notre famille, car nous souhaitons qu’il réussisse également dans les études, sans pour autant choisir la solution de l’école à la maison.”

Enfin, Luca Badoer a évoqué ses rapports avec son fils sur le circuits. “Je suis assez impliqué, on discute beaucoup et on partage le maximum d’informations. Je suis son premier conseiller !”

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