Thibaut Ramaekers et son team manager de VDK Racing, Eric Verdaasdonk, reviennent sur le titre de Champion du Monde OK 2025

Tu es aujourd’hui Champion du Monde OK. A quel moment as-tu réalisé que tu avais gagné la course la plus importante de ta carrière en karting?

Thibaut Ramaekers: “J’avoue que le dimanche soir après la victoire, j’étais encore sur un petit nuage. Il y a d’abord la pression qui est retombée. Bien sûr, je voyais la joie de toute l’équipe autour de moi, mais c’est surtout à mon retour en Belgique que j’ai compris. J’ai reçu beaucoup de messages de félicitations et aussi un accueil spécial lors de mon retour à l’école. C’était beaucoup d’émotions. Pour Cetilar Racing, VDK Racing, Kart Republic, IAME, mes partenaires, mes soutiens au quotidien, le RACB (la fédération automobile belge) et donc mon avenir, coiffer cette couronne mondiale représentait quelque chose de très important. Le Championnat du Monde OK en Suède était ma dernière grande épreuve en karting, ce succès est arrivé au meilleur des moments, juste avant le passage en monoplace qui était déjà programmé.

La joie pour Thibaut Ramaekers et l’équipe VDK Racing

Avec le team VDK Racing, aviez-vous fait de ce Championnat du Monde à Kristianstad votre objectif principal de la saison?

Chaque fois que je m’aligne à une épreuve, c’est dans le but de gagner. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de montrer mes capacités ces trois dernières saisons en FIA Karting. En 2023, je termine vice-Champion d’Europe OK-Junior avec deux victoires, à quelques points d’Oleksandr Bondarev. L’année suivante, je gagne en Slovaquie et je termine 3e du Championnat d’Europe. Cette saison, le Championnat d’Europe n’a pas répondu à mes attentes, si bien que je suis arrivé en Suède très déterminé.

Comment as-tu géré la pression de la finale? Tu n’étais que 6e au premier tour et il a fallu que tu affrontes des pilotes réputés et combatifs comme Turney ou Drummond par exemple…

Je savais que j’avais un matériel pour gagner et j’étais vraiment focus sur ma mission. Je me suis immédiatement mis en mode conquérant. J’ai réussi à doubler quasiment un pilote par tour et je me suis retrouvé en tête au 8e tour. Je savais que j’avais Joe Turney derrière moi, alors je ne me suis plus jamais retourné et j’ai roulé le plus vite possible sans commettre d’erreurs. Ça a payé !

Tu entretiens des liens forts avec le team VDK Racing, peux-tu nous en parler?

Si je suis devenu le pilote que je suis actuellement, c’est grâce à Alain et Eric Verdaasdonk, ainsi qu’à tout le reste de l’équipe. Quand je suis arrivé chez VDK Racing, l’équipe m’a fait comprendre que j’avais encore beaucoup à apprendre malgré les excellents résultats que j’avais déjà obtenus en Mini. Je leur ai fait confiance, j’ai dû me remettre en question, mais je ne le regrette pas. J’ai toujours bénéficié d’un matériel super compétitif. Je leur dois beaucoup et je les remercie du fond du coeur.

Quel est ton programme en 2026?

Il sera annoncé très prochainement, mais je vais courir en Formule 4, comme je l’ai déjà fait il y a quelques semaines lors du Championnat d’Arabie Saoudite de F4. Ce fut une excellente expérience en vue de la saison prochaine. J’ai beaucoup appris, terminant 4e du Championnat et 2e meilleur rookie.”

Interview Eric Verdaasdonk

Pour VDK Racing, c’est une nouvelle mission accomplie en 2025…

Eric Verdaasdonk: “Après Victor Martins en 2026 et Victor Bernier en 2018, en OK-Junior dans les deux cas, toute l’équipe est heureuse et fière de ce 3e titre de Champion du Monde. Gagner en OK était notre grand objectif. Gagner un titre majeur en FIA Karting est un processus qui demande de la patience et de l’engagement. Avoir du talent et disposer d’un matériel compétitif, cela ne suffit pas. Un pilote doit croire et adhérer au projet que lui présente son équipe. Dans le cas de Thibaut Ramaekers, on a rapidement compris qu’il avait la vitesse pour gagner des courses, mais il devait se développer sur le plan physique, gagner en combativité et en agressivité dans le peloton. Lorsqu’il courait en OK-Junior, nous avons choisi de l’engager sur des épreuves en IAME-X30 Junior, dans lesquelles il faut batailler sans cesse pour se faire sa place. Je lui ai dit un jour: tu as tout pour être Champion du Monde, mais le travail ne fait que commencer. Il nous a écoutés, son entourage nous a fait confiance et nous y sommes arrivés ensemble, avec mon frère Alain et toute l’équipe.

Victor Martins (2016)

Ce titre à Kristianstad, il a fallu aller le chercher…

En effet ! En Suède, Thibaut était 5e sur la grille de la finale. Je savais que ce jour-là, il était prêt à aller chercher le titre et il a atteint son objectif face à des ténors comme Turney ou Drummond. Déjà en 2022 à Sarno avec Evan Giltaire, puis en 2023 avec Fionn McLaughlin, VDK Racing avait déjà les atouts en mains pour conquérir cette couronne en OK, mais les aléas de la course en ont décidé autrement. Cette fois, Thibaut a concrétisé nos espoirs. Début 2025, il venait de fêter ses 15 ans et aurait déjà pu passer en F4 après sa 3e place au Championnat d’Europe OK. Mais pour moi, il n’était pas prêt, tant du point de vue mental qu’agressivité. Aujourd’hui, sa formation en karting est terminée, je lui souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière en monoplace. Notre travail va se poursuivre auprès d’autres pilotes.

En 2019, VDK a choisi d’utiliser des châssis Kart Republic, comment se passe cette collaboration?

Nous avons gagné nos deux premiers titres de Champion du Monde avec des moteurs IAME, avec qui nous entretenons des liens privilégiés. Se rapprocher de l’usine Kart Republic est ensuite devenu une évidence. La symbiose est parfaite. L’échange de données avec le team officiel et les teams satellites est incessante, c’est ce qui nous permet de progresser rapidement dès que nous arrivons sur une nouvelle épreuve. Nous travaillons main dans la main avec Dino Chiesa. Après, c’est à chacun de faire la différence sur la piste. Pouvoir compter sur ces ensembles KR-IAME si compétitifs est une chance.

Victor Bernier (2018)

Le staff technique de VDK s’est encore montré à la hauteur…

Un team manager et son pilote ne sont rien sans une “armée” de techniciens compétents; Alain et moi avons pu compter sur des personnes clés, que ce soit du côté des acquisitions de données, de l’analyse vidéo, de la mise au point des châssis, des mécaniciens, de la logistique, de la carburation, de la motorisation… Bien sûr, je suis très fier que VDK Racing ait permis à Thibaut Ramaekers de rentrer dans l’histoire, mais je voudrais également féliciter tous les autres pilotes du team pour les efforts fournis et les résultats obtenus en 2025.

Quel est votre secret pour tirer le meilleur parti des jeunes pilotes?

D’une part, nous avons toujours à cœur de former les jeunes pilotes, de les faire progresser et de les emmener au plus haut niveau. Nous sommes constamment à leur écoute et nous essayons sans cesse de les guider et de les conseiller. Il est important qu’ils se sentent bien sur le plan mental, en toute confiance. Cette formation est importante pour la suite de leur carrière. Vandoorne a atteint la F1 et il est devenu Champion du Monde de Formule E, Martins a fini sa saison en F2 par une victoire, Bernier a signé de nombreux podiums en F4 et en FRECA, Amand a gagné en Porsche Carrera Cup en 2025, McLaughlin a été détecté par Red Bull dès le karting et Ramaekers vient de débuter en F4 avec le soutien du RACB. Nous pouvons être fiers de leur réussite.

Marcus Amand, Champion d’Europe OK-Junior en 2019

Evan Giltaire, vainqueur IAME International Final en 2022

Comment s’annonce 2026?

La chasse au podium se poursuivra principalement sur deux fronts. Nous serons équipés de deux semi-remorques, afin d’aligner deux grandes structures distinctes. L’une sera dédiée aux grands Championnats des catégories OK et OK-Junior, la seconde aux épreuves IAME-X30.”

Découvrez le communiqué rappelant l’histoire de VDK Racing à ce lien

Photos Joël Gaboriaud et Kart Mag

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